Le pouvoir d’un mot-clic : diffuser une conscience sociale un clic à la fois

Autonomisation

Le pouvoir d'un mot-clic : diffuser une conscience sociale un clic à la fois. Image colorée d'un dièse dans une bulleParcourir les médias sociaux à la recherche de messages viraux d’autonomisation commence par une simple phrase — #leanin, #heforshe, ou #womenshould, #checkyourself, entre autres — et génère un monde virtuel de photos puissantes, de citations évocatrices et de réflexions personnelles. Ici, des mouvements tout entiers explosent, unis par un mot-clic.

Vous vous sentez inspirée? Cliquer le bouton « J’aime » — d’après une étude, plus que la moitié des Américains(es) utilisent les médias sociaux pour discuter des enjeux qui les préoccupent et croient que c’est un outil efficace pour défendre ou soutenir une cause. Tout particulièrement les écho-boomers, dont 75 % emploient les réseaux virtuels pour discuter des problèmes qu’ils estiment importants.

À l’occasion de la Journée internationale de la femme (le 8 mars), temps propice pour souligner les progrès réalisés et rappeler les améliorations qui restent à venir, nous nous penchons sur la manière dont les activistes du monde entier se connectent de plus en plus entre eux grâce à Internet, ce qui mène à de véritables changements en-dehors de la Toile.

L’avènement de l’activisme par le mot-clic

Entre autres en raison de l’augmentation fulgurante de l’usage des téléphones intelligents, les médias sociaux sont devenus la destination par excellence où échanger et communiquer. « Cela fait partie intégrante de notre routine quotidienne : nous voulons savoir ce qui se passe dans notre petit monde et voir ce qui se passe dans celui des autres », dit la spécialiste des médias sociaux Mari Smith. Toutefois, elle souligne qu’ils peuvent servir de plus grandes causes : « Nous pouvons accomplir beaucoup de choses par les médias sociaux, pour détourner nos points de vue de ce que j’ai mangé au déjeuner ou d’une autre photo de mon chat. Nous pouvons nous demander : qu’est-ce que j’aimerais vraiment voir changer? Cela pourrait édifier, inspirer et changer la vie de quelqu’un. »

Pour Madonna Badger, directrice de publicité et co-fondatrice de l’agence Badger & Winters établie à New York qui a travaillé étroitement avec Avon, l’objectif était d’attirer l’attention sur la tendance en publicité à utiliser les femmes comme des objets. #WomenNotObjects, une vidéo percutante de deux minutes, a fait parler d’elle, à commencer par l’ONU Femmes qui a « tweeté » son lien à plus de 1,6 million de ses abonnés sur YouTube, une audience dispersée dans plus de 180 pays (et plus).

« Dans 80 % des publicités, les femmes sentent que le message ne s’adresse pas du tout à elles », déclare Mme Badger au Sens de la beauté. « C’était une chose de dire à l’interne que nous n’allions pas traiter les femmes comme des objets, c’en était une autre de le faire ouvertement, de prendre position et de dire que cela cause beaucoup de tord et que nous n’allons plus agir de la sorte dorénavant. » Cette démarche a peut-être été inspirée d’observations rétrospectives : « Connaître et travailler avec autant de vraies femmes derrière les campagnes d’Avon et savoir quelle est leur interprétation de la beauté a certainement renforcé notre message », explique Mme Badger. À présent, le message de sa vidéo a certainement touché une corde sensible : « Les gens partagent énormément la vidéo. Pas seulement les gigantesques organisations sociales, mais une femme et un homme à la fois », précise-t-elle.

Aussi très sujet à être partagé : Levo League, un site d’emploi pour écho-boomers, a lancé la campagne d’autonomisation des femmes #ask4more pour les aider à faire valoir leur droit à l’équité salariale, une initiative conjointe avec la Journée de l’équité salariale en avril. « Beaucoup de nos membres ne comprenaient pas pourquoi c’était si important », explique Kathleen Harris, vice-présidente du contenu de Levo League. « Mais lorsque nous avons poussé plus loin nos recherches, nous avons découvert que 60 % des femmes ne négociaient pas leur première offre d’emploi. » Des vidéos percutantes nous racontent les histoires sincères de célébrités et de femmes accomplies, ainsi que des tableaux et des ateliers en ligne qui ont conduit des femmes de partout à discuter de l’équité salariale. Les femmes pourraient partager le message et se joindre à la conversation, sans égard à leur âge, leur passé ou leur localisation.

Comment donner du pouvoir à un mot-clic

Pour qu’un message devienne viral, un mot-clic devrait être facile à mémoriser et à épeler et employer une tournure positive, explique Mari Smith. Madonna Badger acquiesce : « Notre mot-clic correspond à ce principe : Il était concis et rendait le plus simplement possible le message que nous voulions faire passer. »

Mais pour ceux qui ont la cause à cœur, la manière la plus efficace de faire passer le message est peut-être simplement de se joindre à la conversation. « Le plus important, c’est que les gens soient positifs. Si vous aimez ça, dites-leur », propose Mme Badger. Twitter, Instagram et Pinterest sont les principaux carrefours de l’activisme et produisent des effets au bout de quelques heures, pas plusieurs mois. « S’il y a autant de passion et de dévotion pour des causes, c’est parce que tout le monde en parle », affirme Mme Harris. « On n’a pas besoin d’être tous dans la même pièce, et c’est public, alors le soutien est visible. »