Autonomisation financière : La Fondation Avon et ses bénéficiaires combattent l’exploitation financière

Nouvelles Avon

Pour les victimes de violence familiale, les signes ne sont pas toujours évidents, comme une ecchymose ou un os cassé. Selon le National Network to End Domestic Violence (réseau national américain contre la violence familiale), dans 98 pour cent des relations abusives, les victimes sont la proie d’exploitation financière , soit des tactiques visant à limiter l’accès de la victime à ses ressources.

L’exploitation financière est ancrée dans le désir d’un(e) agresseur(euse) de contrôler son(sa) conjoint(e). Les comportements typiques d’un(e) agresseur(euse) peuvent inclure de demander à son(sa) conjoint(e) de lui remettre chacun de ses chèques de paie ou de fournir un reçu pour chaque achat, lui imposer un montant d’argent de poche ou un budget déraisonnable, ou l’intimider à son lieu de travail.

La décision de quitter une relation financièrement abusive peut être particulièrement compliquée et douloureuse. En effet, les survivants(es) admettent que l’une des principales raisons pour lesquelles ils(elles) sont restés(es) ou sont retournés(es) dans une relation abusive était la peur d’être incapable de pourvoir à leurs propres besoins ou à ceux de leurs enfants.

Afin d’aider à combattre l’exploitation financière, le programme d’autonomisation des survivants(es) Speak Out Against Domestic Violence de la Fondation Avon pour les femmes a financé la mise en place de 111 coordonnateurs(trices) d’autonomisation financière depuis sa création en 2010, pour un financement totalisant plus de 6,5 millions de dollars. Les rédactrices du site Le sens de la beauté ont discuté avec les bénéficiaires du programme concernant les questions les plus brûlantes relatives à la justice financière et la manière dont le programme vient en aide aux survivants(es).

une plaquette avec la phrase "je n'ai pas le droit d'utiliser nos cartes de credit"

L’exploitation financière et la dynamique du contrôle

« Lorsque l’on pense à la violence familiale, ce qui vient tout de suite à l’esprit, c’est la violence physique. Les gens ne sont pas aussi conscients de la dynamique de contrôle qui empêche une victime de quitter une relation abusive », explique Sharon Wie, directrice de programme à Interval House, un organisme qui gère des refuges et des centres d’hébergement de crise pour les victimes de violence familiale à Los Angeles et dans le comté d’Orange. « Lorsque vos finances sont sous le contrôle d’une autre personne, que vous avez des enfants sous votre garde, que vous craignez pour votre vie et que vous ne bénéficiez d’aucune autre ressource, vous ne savez pas comment vous feriez pour survivre. »

« Au début, c’est innocent : « Je veux prendre soin de toi. Tu n’as pas besoin de travailler. » Bientôt, ces paroles se transforment : « Je ne te permets pas de travailler », soutient Abbie Tuller, directrice principale des programmes contre la violence familiale de l’URI (Urban Resource Institute), dont les services visent à autonomiser les victimes de violence familiale. « J’ai rencontré une cliente dont le conjoint s’attendait à ce qu’elle nourrisse une famille de quatre avec seulement 30 $ par semaine. Si elle en était incapable, d’autres formes de violence s’ensuivaient. »

Lorsqu’une victime est enfin capable de s’échapper d’une telle situation, elle se retrouve souvent avec un crédit qui est détruit, sans ressources et sous le fardeau de dettes accablantes. Madame Tuller ajoute : « Ce type de violence consiste vraiment à limiter les ressources de la victime. Si un(e) agresseur(euse) est capable de contrôler cet aspect de la vie de son(sa) conjoint(e), cela force ce(cette) dernier(ère) à dépendre de son agresseur(euse) et solidifie son isolation dans une relation violente. »

Mettre fin au cercle vicieux de l’exploitation financière

Comment enrayer cette épidémie? « L’une des premières étapes consiste à reconnaître ces comportements comme étant abusifs et à les caractériser en tant que tels », explique Madame Tuller en parlant des différentes nuances de la violence familiale. « Cela peut être une expérience très salutaire pour redonner à la victime un sentiment d’autonomie. » À URI, un organisme appuyé par la Fondation Avon, les résidents(es) de refuges pour les victimes de violence familiale peuvent s’inscrire au programme WIN (Working Internship Network) et collaborer avec des coordonnateurs(trices) d’autonomisation financière qui peuvent proposer aux survivants(es) des programmes de stages professionnels visant à appuyer les survivants(es) de violence familiale et à les aider à se sentir en sécurité au travail.

L’autonomisation financière compte pour beaucoup

Les victimes d’exploitation financière proviennent de tous les milieux socio-économiques. Pour les femmes et les hommes vulnérables, commencer à reprendre le contrôle de leurs finances en toute sécurité, trouver des ressources pour les victimes d’exploitation financière, et consulter un(e) avocat(e) sont les premiers pas vers un avenir plus autonome.

« Le message le plus important que notre équipe s’efforce de transmettre est qu’il y a de l’espoir ainsi que des ressources pour les victimes et les survivants(es) qui ne voient aucune issue », affirme Madame Wie. « Il existe des lois qui protègent les victimes de violence familiale ainsi que des programmes spécialisés conçus pour aider les survivants(es) à devenir autonomes. Voilà notre mission. »

Pour obtenir plus de renseignements sur les programmes de soutien offerts aux victimes de violence familiale, visitez AvonFoundation.org.